Cela fait très longtemps que j'ai délaissé ce blog qui pourtant me tenais vraiment à coeur, la surcharge de travail qu'à entrainé le film ne m'a pas permis de l'entretenir. 

La projection du film va enfin avoir lieu en salle.

Elle aura lieu le vendredi 11 Juin à 18H30, à l'Antirouille de Mende en Lozère (48). Venez nombreux, deux films seront projetés, mon film d'animation "Hippolyte", et un film dans lequel j'ai interprété un rôle "Entre Chien et Loup".

J'espère un jour revenir sur ce blog pour un autre film ou pour de plus amples informations sur le making of de "Hippolyte", si le coeur m'en dit, à bientôt!

     Et voici le lien vers le dernier teaser du film :

http://www.youtube.com/watch?v=SzAo27PIZ5I

     Cette vidéo reste expérimentale, youtube a une nouvelle fois foiré le 16/9, c'est pratique mais au niveau qualité ça laisse à désiré.

    En espérant que cette vidéo vous rassasi de votre désir de voir le film, et oui c'est très long de tourner un film! J'espère en tout cas que ceux qui l'attende ne seront pas déçus je travaille en ce moment d'arrache pied pour parvenir au meilleur résultat.

    Pour ce qui est de l'avancement du film voici quelques chiffres. J'ai déjà passé quelques dizaines d'heures tel un geek devant mon PC (et être geek ne s'improvise pas d'une seconde à l'autre, c'est fatigant!). Le temps d'apprendre à me servir d'un logiciel connu sous le nom d'After Effect. Il s'agit d'un logiciel dans le style de Photoshop, qui permet les mêmes options, mais qui traite la vidéo au lieu de l'image fixe. Je recommande l'apprentissage de ce logiciel à tous les cinéastes en herbe, c'est une drogue, l'addiction vient du fait qu'une fois que vous commencez à le maîtriser, vous ne pouvez plus vous arrêtez. Ce logiciel m'a scotché dix heures consécutive à mon écran, la pluie, la neige, la couleur, l'exposition, et j'en passe, tout est possible. Le tout est d'avoir un bon PC (2 Ghz minimum), et la patience de s'y pencher. Au premier abord ce logiciel fait très peur, il y a beaucoup de réglages possibles. Mais il reprend le système de calques propre à Photoshop, le tout est de comprendre comment fonctionnent les images clés, les tutoriels sont simples, complets et faciles à trouver sur le net (Google mon ami!).

     De plus After Effect permet l'importation de "Séquences JPEG", indispensables pour l'animation. Il garde la qualité d'origine de l'image et permet de les faire défiler à une allure voulue (mon obsolète movie maker est très moche et ne permet qu'au maximum du 8 ips (images par seconde), mais on ne renie pas ses "vieilles aventures" quand elles vous ont permis de monter une douzaine de courts-métrages :-).

     Pour en revenir aux chiffres, toutes les scènes de la ville ainsi que celles de la forêt sont enfin retouchées. Comptez une quarantaine de plans différents par décor pour des milliers d'images. Pour le moment, j'ai calculé que le film durerait environ entre 20 et 25 min. 11 min de "rush" sur le décor de la ville et 6 min pour la forêt, reste la retouche des scènes sur le décor de l'île déserte plus les scènes additionnelles. Il faudra alors encore tout monter, poser le son et composer la bande originale à l'accordéon et autre instruments "underground". Le film arrive bientôt à son terme, encore un ou deux mois de patience... Je posterais dans peu de temps la bande-annonce.

    Alléluia! Enfin la fin! Du tournage en effet.
Pour parler en chiffres (et je hais les maths...), 10 doigts pour donner la vie,15 gigas d'images au désespoir de mon disque dur, 9861 photos où les personnages bougent d'un millimètre à chaque fois, environ 300 clopes au désespoir de mes poumons, pour au total une centaine d'heures de migraine. Fatigant mais je pense que les personnages en ont souffert d'autant plus, Hippolyte est désarticulé (paix à son âme..;), Papi Chêne tombe en miettes (ou en feuilles mortes), le chat a perdu une oreille, seules Rosalie et Philomène s'en tirent à peu près à bon compte, pas facile d'être acteurs dans un film d'animation. Et oui surprise! Deux personnages secondaires sont apparus, Papi chêne et le chat, le film vous dira mieux que moi pourquoi il sont dans ce pitoyable état, je garde toujours le secret du scénario.
      Je posterais quelques extraits avant la projection du film pour vous maintenir en haleine, le montage devrait prendre deux mois à mon humble avis, eh ouais, c'est qui a un mémoire à rédiger et que ça va pas se faire tout seul!

     Voilà quelques bribes de scènes toutes fraîches. J'ai assemblé les images à Movie Maker dans le seul but d'avoir une première impression de ce que le film pourra donner, ce logiciel ne permettant pas de gérer la fréquence d'image la vitesse à laquelle les scènes défilent n'est pas adapté. Ce logiciel est néanmoins pratique car facile à prendre en main, disponible à la sortie les vidéos ne pèse que quelques mégas, idéal pour internet.

     La vidéo :

http://www.youtube.com/watch#playnext=1&playnext_from=TL&videos=sAk4oetMxEk&v=ItYH6hFquwc

     Voici quelques images du "studio" de tournage :

       Voilà où je passe la majeure partie de mes jours et mes nuits ces derniers jours, un petit studio aménagé pour l'animation. L'important ici c'est de travailler portes et fenêtres closes afin de gérer la lumière sur le plateau.

     L'éclairage est réalisé avec une lampe halogène de chantier pas très écolo car gourmande mais qui offre une grande puissance lumière. De plus, un régulateur permet de régler le débit lumineux. Une deuxième petite lampe permet d'adoucir les ombres et de créer une ambiance plus étrange, psychédélique.

     L'appareil photo est sur pied, il est important qu'il garde la même position pendant chaque plan séquence (qui parfois durent plus d'une heure). Si l'appareil le permet, il faut travailler en mode manuel pour garder la même ouverture et la même durée d'exposition pour une scène. La mise au point doit elle aussi être manuelle afin de garder la même pendant le plan.

     Le déclenchement des photos est réalisé à l'aide d'une télécommande, pour une meilleure stabilité, cela évite de faire bouger le boitier de l'appareil pendant la prise de vue.

     Ayant eu une mauvaise expérience des fonds bleus dans la scène de l'île déserte, je travaille maintenant avec des arrière-plans peint tout aussi esthétiques.

     Me revoilà! Après un long moment d'absence dû aux partiels de master je reviens vous faire part de l'avancée du film. La création des décors, accessoires et personnages étant terminée, à quelques détails près, j'attaque enfin le tournage proprement dit du film.
     En animation, ce que j'appelle tournage c'est le travail de stop-motion, la mise en scène des personnages, à travers l'image par image. C'est la partie la plus importante (et la plus conséquente niveau travail) d'un film en stop-motion, le but étant de donner vie à l'inerte, à l'inanimé. Cette phase de travail est certainement celle qui apporte la plus grande jouissance à tous les animateurs car c'est à ce moment que vos poupées prennent vie, après de longs mois d'incubation. Après la prise des premières séries d'images, quand vous faites défiler rapidement vos images; votre personnage auparavant à l'état de fœtus, dépourvu d'âme, vous adresse alors un geste. Un geste comme une sorte de remerciement : "Merci de m'avoir mis au monde!", c'est une émotion et un plaisir incomparable de lui voir prendre une indépendance physique, bien que celle-ci reste fictive. L'unique frustration réside dans le fait que votre personnage restera toujours inerte dans le réel, il n'acquiert une âme qu'à l'écran grâce à une illusion d'optique résultante de la vitesse de défilement des images.
     Mais cela n'empêche pas le spectateur de concevoir le personnage comme un réel acteur du film, on lui donne un nom, et ainsi nommé il intègre une sorte d'existence. La nomination a toujours été la preuve de notre existence, les enfants ont des noms qui leurs sont propres avant même de venir au monde.

     Plus précisément pour ce qui est de l'animation, il s'agit d'un travail très long consistant à décomposer des mouvements par étapes, la difficulté réside dans le fait que si vous voulez une animation réaliste, il va vous falloir prendre un nombre d'image élevé. Plus il y a d'images pour un mouvement, plus celui-ci sera fluide et fidèle à la réalité, un faible nombre d'image donnera a contrario un mouvement saccadé. Recréer un geste par étape demande d'avoir un minimum d'imagination, car il faut se projeter ce geste dans sa tête avant de pouvoir prendre les images.
     Pour faire pro, il faudrait tourner une animation en 24 images par seconde, soit une fréquence d'image identique à celle d'un film en PVR (Prise de Vue Réelle), l'oeil ne distingue alors plus les transitions entre les images. En Stop-motion, le seul film tourné en 24 ips que je connaisse est "L'étrange noël de Mr Jack" de Tim Burton, pour ce film de 1H13min il a fallu 3 ans de travail avec plus de 300 techniciens, ça se passe de commentaire, c'est juste conséquent. Tourner un film de ce genre seul signifit faire des compromis, de jolis décors et personnages, un scénario travaillé, un story-board et j'en passe... Vu les cours et le planning ça ne me laisse que deux semaines à temps plein pour le tournage. Le scénario nécessitant une quinzaine de minute la cadence d'image de mon film devrait tourné entre 6 et 15 ips suivant le besoin des scènes. Cela peut paraitre peu mais j'ai récemment lu que "Wallace et Gromit" tournait à cette cadence la plupart du temps, et ça ne gène pas la vue.

     Ayant définitivement calé le scénario, je me suis lancé dans la création du story-board. Un story-board est une sorte de scénario raconté sous forme de bande dessinée, où l'on indique tout ce qui concerne le tournage. Toute indication est bonne à prendre car cela permet de ne pas perdre de temps pendant le tournage, le cadrage de la caméra, la focale, la lumière...

     Voici ci-dessous les premières pages du story-board, je n'en montrerais pas davantage pour garder l'histoire secrète.

      Voilà différentes ambiances d'un même plan, on les obtient en travaillant l'éclairage et la température des couleurs. Ce sont des plans qui pourraient apparaitre dans le film, il manque juste un arrière plan 2D et un meilleur cadrage.
       

        Sur ce plan, les couleurs sont chaudes, on baigne dans quelque chose de confortable, de chaleureux.

         Ici, c'est nettement moins chaleureux, les couleurs sont froides, cela créé une ambiance morne et triste.

      Mêmes couleurs froides mais l'image est plus contrastée, les tons sombres sont accentués. Plus il y a de zones d'ombre, plus l'ambiance est effrayante.

       Pour le film, vu l'image que je me fais de la ville, je pense que c'est la dernière image qui correspond le plus à l'ambiance que je veux lui donner. N'hésitez pas à donner votre avis!

                                 La Fontaine
        Voilà une création qui a pour origine une idée de mon frère, une fontaine. Il est vrai que la ville, et notamment la place, étaient certes glauques mais néanmoins légèrement vides. Une fontaine, oui, mais celle-ci doit être mûrement réfléchie, elle est le centre de la ville, apparaitra dans beaucoup de plans, il fallait donc qu'elle soit belle et glauque à la fois.
     Ronde ou carrée? Carrée comme la ville, qui est rectiligne, malgré ses perspectives perchées. Mais la place étant disposée en rond, la forme ronde était alors de bonne augure.
      J'ai penché longuement sur ce que j'allais mettre sur la fontaine, un détournement, un clin d'œil, m'a paru sympathique. Un cupidon vaudou, les êtres vivants sur ma planète étant des poupées, en référence aux statues et fontaines qui se veulent appartenir à l'antiquité grecque.

     Pour la réalisation, polystyrène, carton, enduit de plâtre, fil de fer torsadé, pâte, tissu, et bien sûr de la peinture. J'ai déjà expliqué dans mes précédents messages chacune des techniques utilisées pour la création de la fontaine. Avec la technique acquise, reste à avoir une idée originale pour mettre en pratique ces techniques. C'est par le biais de la technique que l'idée prend sa magnificence dans le réel.

     Le troisième et dernier décor est celui de la ville, c'est le décor qui m'a demandé le plus de travail, il a fallu tout fabriquer. La quasi totalité des scènes dans le réel vont se passer dans ce décor, je ne pouvais me permettre de le bâcler. Toutes les façades ont été découpées à la scie sauteuse dans du contre plaqué. Les toits et les murs de côtés sont en carton, d'où l'importance de conserver de la matière première. La plupart des maisons sont fixées au décor, mais pensez à en désolidarisé deux ou trois pour la prise d'image. Il est important de toujours penser à facilité la future animation, il faut donc pouvoir accéder aux personnages et multiplier les possibilités de cadrage en laissant des ouvertures.

     Pour ce qui est du sol, je voulais du pavé pour l'aspect vieille ville glauque, importante pour la vision dark qu'Hippolyte perçoit de la réalité. Mais comment fabriquer un pavé miniature? Commencez par étaler du plâtre (j'utilise un enduit de plâtre en pot car il est facile à travailler et très solide). Il suffit alors (avant que le plâtre sèche, faites vite!) creuser à l'aide d'un crayon par exemple des rainures qui délimiteront les pavés.
     Après séchage, un traitement peinture identique à celui des rochers de l'île déserte est réalisé.

    De la fausse neige récupérée en période de Noël m'a permis d'agrémenter le décor. La ville est morne, froide et triste, d'où ma décision de la plonger sous la neige. Les façades ont été tamponnées avec l'aide de mon petit frère à la peinture noire pour l'aspect "crépi". Suit le même traitement peinture que pour les rochers.

     Une vieille guirlande de noël électrique et pas mal de soudures m'ont permis de créer l'éclairage de la ville, l'intérieur des maisons sont éclairées, allumant les fenêtres, et quatre lampadaires fonctionnels sont disposés sur la place.